Expositions virtuelles / paix affiche

  • Des affiches pour mobiliser

    Au début du premier conflit mondial, les belligérants pensent s'engager dans une guerre courte. Cette illusion est fondée sur l'idée que le système économique ne peut encaisser le choc d'un conflit prolongé.

    Dès 1915, l'économie de paix cède la place à l'économie de guerre, afin de fournir l'armement indispensable à la victoire. Elle s'organise autour d'un État dirigiste, qui s'assure la participation de l'ensemble de la population à l'effort de guerre au moyen de la propagande, à laquelle participent de nombreux artistes.

    L'affiche est le principal moyen utilisé. Les thèmes traités dans les affiches ont pour but de convaincre, d'émouvoir et de culpabiliser. Ces images expriment les représentations mentales et le poids de la cohésion nationale dans l'engagement de la population.

    Les emprunts nationaux

    Le caractère industriel du conflit nécessite des moyens financiers constants. Dès l'automne 1914, l'État encourage la population française à souscrire aux emprunts nationaux.

    Suite à l'échec du premier emprunt de novembre 1914, la stratégie et le budget changent pour les quatre suivants, appelés « Emprunts de la Défense nationale ». Le gouvernement récoltera, à l'aide de ce financement, près de 55 milliards de francs.

    Les nombreuses crises de 1916 et surtout de 1917 auront, cependant, un impact négatif sur l'engagement des civils. La propagande devra redoubler d'effort pour mobiliser la population.

    Les journées de bienfaisance

    Les œuvres charitables sont aussi à l’origine de la production d’affiches, en particulier lors des campagnes nommées « journées » : Journée Serbe, Journée du poilu, etc.

    Il s’agit là encore de recueillir des fonds, sous la forme de quêtes dans la rue, pour venir en aide aux combattants, aux familles et aux populations victimes du conflit.

    L'effort de guerre

    Entre 1914 et 1918, l'État intervient de plus en plus dans l'économie. Cette régulation prend diverses formes : réquisitions massives, rationnement, contrôle exhaustif des prix, du commerce extérieur et des taux de change.

    La politique agricole change et oriente les cultures vers la production de céréales et de produits apportant une grande quantité de glucides.

    Le système industriel est également réorienté vers la production d'armes ou de munitions, nécessaires à la victoire.

    Les Alliés

    Faute de conscription, les forces terrestres britanniques et américaines étaient nettement réduites par rapport à celles de la France. Les affichistes insistent sur l'augmentation spectaculaire de leurs capacités militaires tout au long du conflit.

    Ces affiches, destinées à la population de l'arrière, ont pour objectif de les rassurer quant à l'issue du conflit.

    Dommages de guerre et reconstruction

    Le bilan de la guerre est désastreux sur le plan démographique et économique. Le conflit a détruit de grands espaces ruraux et industriels, qu'il faut désormais reconstruire.

    Par ailleurs, le recours à l'impôt, à l'emprunt et à la planche à billets a créé de graves perturbations de l'ordre financier et monétaire. Les belligérants se sont endettés, à l'exception des États-Unis, nouveau leadership monétaire.

    Sur le plan politique, le découpage de l'Europe et les dures exigences des traités de paix suscitera des frustrations chez les vaincus.

    D'un point de vue social et culturel, les français sont choqués de l'atrocité de la guerre (morts, mutilés, bombardements) et des nombreuses pénuries à l'arrière.

    Le rationnement et l'inflation entraînent le mécontentement des populations qui ont recours à la grève, en particulier en juin 1919 et en mai 1920.

    Le retour à la vie civile est difficile pour les « gueules cassées » qui souffrent de séquelles physiques et morales. La difficulté de retrouver un emploi s'ajoute au spectacle d'une société qui n'a pas attendu leur retour pour aller de l'avant.

    Abel Faivre (1867-1945), On les aura, Paris, Devambez Imp., [1916], 114,5 × 78,8 cm, AD82, 10Fi552

  • Les emprunts nationaux

    Le caractère industriel du conflit nécessite des moyens financiers constants. Dès l'automne 1914, l'État encourage la population française à souscrire aux emprunts nationaux ou à acheter des bons de la Défense.

    Le premier emprunt de novembre 1914, connaît peu de succès. La stratégie et le budget changent pour les quatre suivants, appelés « Emprunts de la Défense nationale ». Le gouvernement récoltera, à l'aide de ce financement, près de 55 milliards de francs.

    Les nombreuses crises de 1916 et surtout de 1917 auront, cependant, un impact négatif sur l'engagement des civils. La propagande devra redoubler d'effort pour mobiliser la population.

    Hansi, Joseph Waltz dit (1873 – 1951), Appel à la souscription au quatrième emprunt de la Défense nationale, Paris, Lapina Imp., [1918], 80 × 89,5 cm, AD82, 10Fi551

  • Premier emprunt national (1915)

    L'utilisation de stéréotypes nationaux - le casque à pointe et le coq - permet une compréhension rapide du message : l'argent des citoyens doit relayer le sacrifice des soldats pour vaincre l'ennemi.

    L'image de l'Allemand

    L'anéantissement de l'armée allemande préoccupe les propagandistes français. L'Allemagne inspire une haine historique, autorisant tous les excès dans les représentations.

    L'image du soldat allemand est dévalorisée. Le caricaturiste le représente un genou à terre. Le soldat s'effondre sous le poids d'une pièce d'or, de laquelle surgit un coq menaçant. L'image renvoyée est celle d'un soldat craintif et prêt à se rendre.

    Le casque à pointe, appelé le "couvre-Boche", caractérise l'Allemand. Il continue de le personnifier, même a)rès son abandon par l'armée. Il est considéré comme le symbole de l'"archaïsme" de l'armée prusienne.

    Le sacrifice des soldats

    L'illustrateur fait un rapprochement entre le soldat combattant sur le front et le citoyen participant financièrement à l'effort de guerre. La slogan est clair, comme le "poilu" qui verse son sang, le cotoyen resté à l'arrière doit "verser son or".

    Le commanditaire veut convaincre les citoyens français que l'arme économique peut relayer les sacrifices des soldats sur le front.

    L'esprit revanchard

    Depuis 1870, les écoliers voient sur leurs livres d'histoire, l'aigle prussien s'abattre sur le coq gaulois. Ces images sont restées gravées dans la conscience collective des français et alimentent leur patriotisme. Ici, l'image est inversée. Le coq gaulois prend sa revanche et écrase le soldat prussien.

     

     

    Abel Faivre (1867-1945), Pour la France versez votre or...L'or combat pour la victoire, Paris, Devambez Imp., 1915, 120,3 x 80,3 cm, collection particulière

  • Deuxième emprunt national (1916)

    L'évocation de la Révolution a pour but de convaincre les citoyens, et en particulier la population rurale, de résister à l'agresseur grâce à leurs économies.

    Mobilisation de toute la société

    L'illustrateur insiste sur la notion de sacrifice, à travers le cortège déposant ses offrandes aux pieds de Marianne, pour poursuivre la guerre. Un paysan en blouse bleue conduit la procession. Une ouvrière, puis un employé coiffé d'un melon et un bourgeois portant un canotier, le suivent. Toutes les catégories de la société sont concernées.

    Cependant, l'affiche vise surtout la population rurale, à laquelle est encore très attaché le stéréotype du « bas de laine ».

    Valeurs républicaines

    L'illustrateur a placé une Marianne guerrière au centre de l'affiche. Drapée des couleurs nationales, elle trône au pied de l'Arc de Triomphe. Derrière, le haut relief « le départ des volontaires en 1792 » de François Rude donne le signal du départ au combat. La Liberté, les ailes déployées, entraîne les volontaires à défendre les frontières. L'appel est renforcé par le slogan « en avant armée de l'épargne, c'est pour la patrie ».

    La propagande de l'État utilise les symboles de la Révolution et de la conquête napoléonienne pour constituer une « armée de l'épargne ». L'image de la fillette qui casse sa tirelire confirme ce rapprochement. En 1793, des délégations des enfants des écoles apportaient à la Convention l'argent des collectes.

    En avant Armée de l'épargne c'est pour la patrie, Cannes, Affiches photographiques Robaudi, 1916, 115,5 × 76, AD82, 10Fi73]

  • Troisième emprunt national (1917)

    À la veille du conflit, le débat autour de l’annexion de l'Alsace-Lorraine a perdu beaucoup de son retentissement dans l'opinion publique. L'entrée en guerre ranime le mythe politique. La reconquête de l'Alsace-Lorraine sert de nouvel argument pour poursuivre les combats.

    Le retour de l’Alsace-Lorraine

    L'affiche rassemble les éléments d'une célébration d'un retour de l'Alsace à la France. Hansi a représenté Strasbourg avec ses maisons à colombages et sa cathédrale. La foule est en joie. Les maisons arborent le drapeau national.

    Des enfants, en tenue traditionnelle, conduisent un cortège de soldats français. La foule, réunie dans les rues et aux fenêtres, acclame les soldats.

    L'entrée des soldats français en Alsace et en Lorraine a pu être perçue comme un moment trouble. La population, germanisée depuis plus de quarante ans, s'interroge sur le sort qui va lui être réservé. Quant aux soldats français, ils craignent les gestes hostiles.

    Maintenir l'effort de guerre

    Face aux nombreuses crises frappant les belligérants en 1917, il faut trouver de nouveaux prétextes pour faire accepter aux civils la poursuite de la guerre.

    Pour maintenir la mobilisation de la société civile, la propagande étatique ranime le débat autour de la perte de l'Alsace-Lorraine. La reconquête des territoires annexés de « façon illégitime » par l'ennemi devient un nouveau but de guerre.

    Hansi, Joseph Waltz dit (1873 – 1951), Souscrivez tous au troisième emprunt de la défense nationale, vous aiderez nos héroïques soldats à rendre Strasbourg à la France, Paris, Lapina Imprimerie, 1917, AD82, 10Fi37

  • Troisième emprunt national : l’école de la guerre

    À l'école, la guerre investit l’ensemble du programme, ce qui confirme son caractère total. L'école a pour mission de transmettre une morale patriotique et participe à la formation d'une « culture de guerre ».

    Le devoir patriotique

    Dès 1914, le monde adulte exerce une forte pression sur les enfants. Ceux-ci doivent se montrer dignes du sacrifice accompli par les soldats au front. L'exaltation du sentiment patriotique devient le thème majeur du discours, transmis par l'école et les loisirs.

    Ces affiches véhiculent une morale patriotique à laquelle les enfants doivent se plier. Comme Jean, dans La barque sauvée, ils s'y soumettent d'autant plus facilement qu'ils ont le sentiment de participer à la victoire.

    Enseigner la guerre

    Bien avant le conflit, l’école républicaine prépare les corps et les esprits des enfants à l’éventualité d’une guerre. Elle a pour vocation la formation de futurs citoyens et soldats.

    À partir de 1916, le ministère de l'Instruction Publique commande à Victor Prouvé la réalisation d'une série d'affiches, accompagnées de bons points, destinés aux écoles primaires de toute la France.

    Pour ces dessins, Victor Prouvé a travaillé avec André Fontaine, inspecteur d'Académie de Paris, qui rédige la plupart des textes présents sur les affiches.

    La majorité des matières enseignées sont liées à la guerre. Le programme d'histoire devient par exemple l'histoire de la guerre. Les deux premières affiches donnent un sujet d'instruction civique et de composition française.

    Victor Prouvé (1858 – 1943), Prêter à son pays, c'est combattre à l'arrière, Nancy, Berger-Levrault, 1917, 65 × 50,4 cm, AD82, 10Fi60

    Victor Prouvé (1858 – 1943), Pour l'orphelin de la guerre, souscrivons à l'emprunt, Nancy, Berger-Levrault, 1917, 65 × 49,5 cm, AD82, 10Fi62

    Baudry de Saunier, Louis (1865-1938), Janko, W., La barque sauvée, Paris, Omnia, [ca 1917], 39,2 × 28,6 cm, AD82, 10Fi42

  • Le quatrième emprunt national - 1918

    Au lancement du quatrième emprunt, en octobre 1918, l'Allemagne a déjà demandé l'armistice. Les forces alliées, triomphantes sur le front de l’ouest, anticipent l’après-guerre.

    L’emprunt de la « Libération »

    Dès sa souscription, le 20 octobre 1918, l'emprunt est appelé « emprunt de la Libération ». À ce moment, la victoire des Alliés ne fait plus de doute. Le gouvernement Max de Bade demande l'armistice le 3 octobre, sur la base des « 14 points » du président Wilson. Le slogan « On les a » renforce la certitude de la victoire.

    Les victoires Alliées

    Firmin Bouisset a représenté trois soldats : écossais, français et britannique. Le geste du fantassin écossais, à gauche – reconnaissable au kilt et au glengarry – et du soldat britannique semble suspendu par le mouvement du Poilu.

    La position du fusil reflète l'arrêt des combats. Le geste du soldat exprime la liesse et l'émotion au front et à l'arrière, à la signature de l'armistice.

    La prééminence britannique et française dans l'affiche correspond aux victoires alliées en septembre et en octobre 1918 au Proche-Orient et dans les Balkans.

    La présence des soldats britannique et écossais fait écho à la nationalité de la banque qui a commandé l'affiche et justifie son engagement.

    Firmin Bouisset (1859-1925), Emprunt de la Libération. On les a, Paris, Imprimerie de Vaugirard, 1918, 119 × 79 cm, AD82, 10Fi90

  • Les journées de bienfaisance

    Les œuvres charitables sont aussi à l’origine de la production d’affiches, en particulier lors des campagnes nommées « journées » : Journée Serbe, Journée du poilu, etc.

    Il s’agit là encore de recueillir des fonds, sous la forme de quêtes dans la rue, pour venir en aide aux combattants, aux familles et aux populations victimes du conflit.

    Les œuvres de guerre se multiplient et commencent à se concurrencer. Il devient nécessaire de les encadrer. En juillet 1915, le député Louis Lajarrige, propose de réglementer les œuvres de bienfaisance.

    La loi du 30 mai 1916, relative aux Œuvres qui font appel à la générosité publique impose aux œuvres de soumettre leur dossier à la Commission départementale de contrôle des œuvres. Cette commission prend ensuite la décision d'autoriser ou non de faire appel à la générosité du public. Elle contrôle, par ailleurs, leurs recettes et leurs dépenses.

    Pierre Mourgue, Journée Serbe, Paris, Imp. Chambrelent, 78,6 × 119,3 cm, collection particulière

  • Grande soirée de charité donnée au profit des blessés et des malades

    Cette affiche est une version locale d'une opération d'envergure nationale. Elle fait la promotion d'une soirée de charité sous la forme d'un concert et d'une pièce de théâtre, célébrant le courage des soldats.

    Solidarité et divertissement

    Pendant le conflit, les États utilisent toutes les ressources financières possibles pour régler les dépenses de guerre. Cependant, ils n'ont pas anticipé les nouvelles formes de vie nées du conflit : certaines catégories de la population ont vu leur quotidien bouleversé – orphelins, mutilés, etc. –. Des initiatives d'assistance se multiplient pour combler l'insuffisance des aides de l'État.Différentes manifestations de solidarité sont organisées pour les Poilus sous la forme de représentations théâtrales ou de concerts. Bien qu'aidant financièrement les soldats, ces événements renforcent le clivage entre les Poilus et l'arrière.

    L'héroïsation des combats

    La pièce de théâtre relate des faits a priori réels, qui prennent une dimension quasi mythique.

    La pièce révèle l'héroïsation des soldats et des combats à travers la prise d'une tranchée adverse à la baïonnette. Cet événement ne correspond pas à l'ordinaire de la guerre.

    Au début du conflit, la baïonnette est l'arme d'offensive et l'arme du combat rapproché par excellence. En réalité, le fusil, doté de la baïonnette, est une arme encombrante aussi bien pour l'assaut que pour la défense.

    L'usage de la baïonnette est rare dans les combats. Les soldats voient rarement leurs adversaires et utilisent plutôt des armes de distance. L’essentiel des pertes est causé par l'artillerie.

    Grande soirée de charité donnée, au profit des blessés et des malades, Beaumont-de-Lomagne, Imprimeur Serres, 1915, 85 × 62 cm, AD82, 10Fi24

  • La journée du Poilu

    Cette journée a pour but de récolter des colis et de l'argent pour les soldats du front. L'image des enfants collectant des fonds sert à attirer la compassion des adultes.

    Les « Poilus »

    Dès le début du conflit, le terme de « poilu » s'impose. Il signifie en argot militaire quelqu'un de « courageux », « viril », « brave » et désigne le père, le mari, le fils ou le frère qui se sacrifie pour les civils de l’arrière.

    La date choisie pour cette journée est symbolique. L'affiche propose une trêve de Noël pour les combattants, un retour à la famille et à la vie civile. La phrase que les enfants prononcent insiste sur le repos des braves.

    La quête de fonds

    Au centre de l'image, deux enfants collectent des fonds. Lors de ces « journées », filles et garçons vendent des petites médailles en carton aux passants. Ils remettent ensuite les produits de la vente à leurs instituteurs.

    L'exploitation de l'image de l'enfant, en insistant sur la naïveté enfantine et l'émotion, a pour but de culpabiliser les familles et les inciter à donner pour les œuvres de charité.

    Les petits « poilus » de  l’arrière

    L'affichiste a représenté la guerre à travers les vêtements des enfants. Le petit garçon porte un képi d'infanterie. Une « médaille du poilu » orne sa poitrine. Elle rappelle celles qui récompensent les soldats eux-mêmes. La fillette, plus âgée, porte des vêtements d'infirmière. Son costume rappelle l'engagement des femmes dans la guerre.

    La séparation des rôles est tranchée au sein d'une culture de guerre, mettant en évidence la « masculinité » et l'apprentissage des valeurs viriles.

    Francisque Poulbot (1879-1946), Journée du poilu, Paris, Devambez Imp., 1915, 122,6 × 78,8 cm, AD82, 10Fi542

  • Journée nationale des orphelins

    La propagande utilise encore l'émotion pour mobiliser les économies des civils, cette fois, en faveur des orphelins de guerre.

    L’utilisation de l’émotion

    L'affiche de Foerster possède une forte charge symbolique. Deux enfants se recueillent sur une tombe, probablement celle de leur père. Les couleurs du bouquet et du ruban indiquent qu'il s'agit d'un soldat français tombé au front.

    Les illustrateurs jouent sur l'émotion que peuvent susciter ces orphelins, dans le but de culpabiliser les adultes et les inciter à donner pour des œuvres de charité. L'attitude solennelle des enfants et leur taille démesurée, participent à la mise en scène de la souffrance.

    L’incarnation du sacrifice collectif

    L'orphelin de guerre est le représentant de la souffrance de la nation après la mort du « poilu ». Il est le symbole du sacrifice collectif. À ce titre, le pays à des devoirs envers eux.

    Dès le 5 août 1914, la loi établit une allocation aux familles des militaires sous les drapeaux. La somme allouée – 1,25 franc pour l'épouse et 0,50 franc par enfant de moins de 16 ans – ne suffit pas à couvrir les dépenses de la vie.

    La mobilisation sociale autour du problème posé par les orphelins de guerre aboutit à la création du statut de pupille de la nation, en juillet 1917.

    Les devoirs des filles

    Dans les deux affiches, la fillette est probablement la grande sœur soutenant son ou ses frères dans le deuil.

    Ces deux affiches révèlent le rôle attribué aux filles dans l'effort de guerre. On leur demande de réussir à l'école mais aussi d'être adultes avant l'âge et de s'occuper de leur mère, de leurs frères et sœurs.

    Charles Foerster (1867-1945), Journée nationale des orphelins, Paris : Spécialité d'affiches "Le Papier", [1916], 195 × 80 cm, 10Fi69

    Bernard Naudin (1876-1946), Journée nationale de orphelins, [Paris] : Crété, 1917, 119 × 78 cm , AD82, 10Fi72

  • Journée de l’armée d’Afrique

    Au cours de la guerre, les Alliés puisent dans le « vivier » colonial un nombre important de soldats « indigènes », réputés pour leur héroïsme « sauvage ».

    La « Force Noire »

    L'armée française a mobilisé près de 600 000 troupes coloniales, dont environ 190 000 tirailleurs « sénégalais ». Selon la théorie du général Mangin, l'armée française possède une « Force Noire », capable de supporter les « coups durs » de la guerre.

    La célèbre affiche de Lucien Hector Jonas met en scène un tirailleur « sénégalais ». Celui-ci s'avance en criant et brandit son fusil. Placé au centre, il occupe quasi toute la hauteur de l'image. Sa capote déchirée montre que rien n'a pu l'arrêter.

    L'élan vers l'avant marque cette première affiche et atteste de l'intrépidité des Africains. Le texte du Comité, dans l'affiche de Henry de Waroquier, exalte ce même élan. Dans les deux affiches, les propagandistes associent aux tirailleurs une bravoure insensée et une « sauvagerie » incontrôlable.

    La « sauvagerie » apprivoisée

    Les « indigènes » portent l'uniforme français, signe que la « sauvagerie » a été disciplinée. Ayant reçu les « bienfaits de la liberté et de la civilisation », ils combattent pour la « plus sainte  des causes », la défense de la France contre la « barbarie allemande ».

    Le texte du Comité attribue aux troupes coloniales une motivation patriotique, reconnaissante envers la « Mère Patrie ».

    En fait, le recrutement s'est avéré délicat. Les refus prirent différentes formes : fuites en brousse, rébellion ou révoltes.

    Henry de Waroquier, Journée organisée sur l'initiative du gouvernement au profit des œuvres d'assistance de l'armée d'Afrique et des troupes coloniales, [Paris], Crété, 1917, 119 × 78 cm, AD82, 10Fi70

    Lucien Hector Jonas, Journée de l'armée d'Afrique et des troupes coloniales, Paris, Devambez, [1917], 117,5 × 78,6 cm, collection particulière

  • L'effort de guerre

    Entre 1914 et 1918, l'État intervient de plus en plus dans l'économie. Cette régulation prend diverses formes : réquisitions massives, rationnement, contrôle exhaustif des prix, du commerce extérieur et des taux de change.

    La politique agricole change et oriente les cultures vers la production de céréales et de produits apportant une grande quantité de glucides.

    Le système industriel est également réorienté vers la production d'armes ou de munitions, nécessaires à la victoire.

    Les mobilisés sont remplacés par les femmes ou par des personnages âgées en particulier dans le domaine agricole.

    Taxe sur la boucherie, Montauban, Imprimeur G. Loupiac, 1915, 91 × 61.5 cm, AD82, 10Fi38

  • Réquisition de harnais

    Le maire de Montauban appelle tous les propriétaires de harnais à les présenter à la Commission de Réquisition. L’utilisation des animaux de trait dans l’armée affecte la production agricole.

    L'activité agraire bouleversée

    En quelques jours, l’économie du pays fut simultanément privée de la main d’œuvre masculine et des animaux de traits, qui représente une importante force de travail dans l’agriculture. Les conséquences sont immédiates dans une France encore fortement agricole.

    Dans l’agriculture, le recours à la main d’œuvre féminine se révèle vite insuffisant, les enfants et les personnes âgées sont aussi largement employés.

    Les chevaux dans l'armée

    D’août à décembre 1914, 700 000 chevaux sont réquisitionnés dans toute la France. L'armée est encore essentiellement hippomobile.

    La force de traction reste encore majoritairement celle des chevaux, notamment pour la logistique et l'artillerie.

    La cavalerie est, par ailleurs, une force combattante qui reste un modèle dans l'armée. Les engins motorisés s'imposeront plus tard.

     


    Réquisition de harnais, Montauban, Imprimeur G. Loupiac, 1914, 56 × 45 cm, AD82, 10Fi2

  • Éclairage des magasins et des lieux publics

    Dans tout le département de Tarn-et-Garonne, le préfet René Viaud, fait placarder cette mesure visant à économiser le carburant. Elle s'applique uniquement aux commerces.

    L'aviation, les chars d'assaut et le transport des troupes exigent un approvisionnement important et constant en charbon, en pétrole et en essence.

    Au cours de la guerre, ces ressources sont devenues des produits hautement stratégiques.

    En novembre 1916, le préfet du Tarn-et-Garonne, prend des mesures pour économiser le carburant nécessaire à la « Défense nationale ». Il est question d'une part, de limiter l'éclairage des commerces et d'autre part, de fixer des jours et horaires d'ouverture de certains commerces.

    Les établissements de spectacle, c'est-à-dire les théâtres, les cinémas ou les music-halls, ont l'obligation de fermer un jour par semaine.

    Les commerces ne peuvent plus être éclairés à partir de 18h. Des dérogations sont autorisées à certains d'entre eux comme les pharmacies, les débits de tabac ou les salons de coiffure.

    Bien que l'arrêté ne s'applique pas aux « magasins de vente de denrées alimentaires », les pâtisseries et autres magasin de douceurs sont visés par ces mesures restrictives.

    Ces mesures ont pour effet de réduire le superflu et d'économiser, non seulement l'énergie, mais aussi les denrées alimentaires.

    Éclairage des magasins et des lieux publics, limitation, arrêté, Montauban, Imprimerie coopérative, 1916, 91 × 63.5 cm, AD82, 10Fi5

  • Concours de dessin des écoles de Paris

    Le Comité national de prévoyance et d’économie organise un concours auquel participent les enfants des écoles primaires de Paris. Le thème choisi est celui des restrictions qui traversent l’année 1916.

    Un concours pour mobiliser

    En 1916, l’administration principale de Paris organise la propagande sous la forme d’un concours de dessin, sur le thème des économies de guerre. L’union française pour l’expansion morale de la France impose le sujet des restrictions.

    Les dessins retenus sont ceux d’adolescents qui poursuivent leurs études au-delà du certificat d’études au sein des écoles primaires supérieures.

    Les titres des illustrations sont significatifs – « Nous saurons nous en priver », « Économisons le pain en mangeant des pommes de terre » – et évoquent le mode de vie des soldats et les pénuries dont souffre l’arrière.

    Des denrées de première nécessité

    La première affiche justifie l’instauration de la carte individuelle d’alimentation. Le sucre sera rationné à partir de 1917.

    Quant au vin, il est présenté comme un fortifiant. L’armée l’inscrit au régime des soldats. Ses effets grisants et anesthésiants sont supposés les aider à supporter les horreurs des tranchées.

    Dessiner la guerre

    La guerre est absente du dessin de Suzanne Ferrand. Elle est signifiée par le slogan « Réservez le vin pour nos poilus ». Le gobelet en fer blanc appartient probablement à un soldat.

    La violence des combats est plus explicite dans l’affiche d’Yvonne Colas. La forme du pain de sucre évoque un obus que vient couper une baïonnette. Les couleurs nationales s’opposent au jaune vif. Le choix des termes du slogan – « casse »  – sont également agressifs.

    Yvonne Colas, Avec la carte nous en aurons peu mais nous en aurons tous. Casse aujourd'hui ton sucre pour en avoir deux demain ?, Paris, [1916], 54,9 × 35 cm, AD82, 10Fi46

    Suzanne Ferrand, Réservez le vin pour nos poilus, Paris, [1916], 55,4 × 37,5 cm, AD82, 10Fi50

  • Les Alliés

    Faute de conscription, les forces terrestres britanniques et américaines étaient nettement réduites par rapport à celles de la France. Les affichistes insistent sur l'augmentation spectaculaire de leurs capacités militaires tout au long du conflit.

    Ces affiches, destinées à la population de l'arrière, ont pour objectif de les rassurer quant à l'issue du conflit.

    Victor Prouvé (1858 – 1943), L'Amérique lutte pour l'indépendance des deux mondes, Nancy, Imprimé par Berger-Levrault, [1917], 62 × 47,2 cm, AD82, 10Fi59

  • L'Empire britannique en guerre

    Éditée deux mois après le début de la bataille de la Somme, cette affiche détaille les capacités militaires et industrielles de l'Empire britannique, pour légitimer l'offensive des Alliés.

    L'armée britannique en 1916

    Au centre de cette affiche, une carte représente en rouge les possessions britanniques, qui contribuent à l'approvisionnement de l'armée en marchandises, en armes, en munitions et surtout en soldats.

    En août 1914, la participation militaire de la Grande-Bretagne est réduite à l'envoi de 100 000 soldats professionnels. Lord Kitchener, secrétaire d'État à la guerre, lance une importante campagne de recrutement. En deux ans, près de 2,5 millions de volontaires s'engagent dans l'armée.

    Ce succès s'explique par le sentiment de patriotisme défensif qui anime les soldats, même sur un front éloigné du sol national.

    Rassurer l'arrière

    Au moment de la diffusion de l'affiche, la bataille de la Somme, engagée par les forces britanniques, a déjà causé de nombreuses pertes chez les belligérants.

    L'offensive se révèle un véritable échec, chaque camp retrouvant sa position initiale.

    Pourtant, les propagandistes célèbrent les capacités de l'armée britannique afin de rassurer la population de l'arrière.

    « L'armée industrielle »

    La plupart des hommes en âge de travailler étant mobilisés, il a fallu remplacer cette force de travail pour assurer les besoins des économies de guerre.

    L'affiche insiste sur la régularité de la production de munition favorisée par l'emploi de main d'œuvre féminine.

    Dans tous les pays belligérants, les femmes ont pris une place massive dans la production.

    Les ouvriers qualifiés, rappelés dans les usines, façonnent les obus, tandis que les femmes assemblent les pièces et chargent les obus en poudre.

    L'empire britannique en guerre. Les soldats de l'empire ; leurs patries et leurs champs de bataille, [S.l.], Imp. Roberts & Leete, LTD, septembre 1916, 38 × 50,7 cm, AD82, 10Fi44

  • Voilà les Américains !

    Les mutineries dans l'armée et l'écroulement du front Est affaiblissent le moral de l'arrière. L'affichiste se focalise ici sur l'arrivée des Américains pour rassurer et remobiliser la population.

    Les mutineries de 1917

    La partie supérieure de l'affiche illustre l'arrivée des forces américaines, symbolisée par une ombre menaçante se penchant sur un soldat allemand effrayé.

    Un slogan vient en titre de chaque partie de l'affiche. Le slogan illustre le mot d'ordre lancé par le général Pétain, « j'attends les chars et les Américains », pour calmer la révolte grossissant dans l'armée française.

    La défection russe

    Le soldat allemand tentant de rompre le front occidental avec un pied-de-biche et la légende illustre le but stratégique de l'Allemagne : la signature d'un traité de paix avec la Russie lui permettrait de faire basculer les forces du front oriental sur le front occidental.

    Les bolcheviks signent en décembre un armistice avec l'Allemagne. Suite au refus de la Russie qui souhaite un traité "sans annexion ni indemnité", l'Allemagne reprend l'offensive pour faire accepter ses revendications. Le traité de Brest-Litovsk est finalement signé le 3 mars 1918.

    L'apport des Américains

    Les six vignettes, dans la partie inférieure, détaillent l'ampleur de la contribution des États-Unis. L'affiche souligne à quel point leurs capacités financières sont supérieures à celles de la France et minimise ainsi la menace allemande.

    Ils fournissent d'abord des moyens humains. En l'absence de service militaire, l'armée ne compte que 200 000 soldats volontaires en avril 1917. Les effectifs ne cessent d'augmenter jusqu'à la fin du conflit.

    Les États-Unis procurent aux Alliés des moyens matériels et des moyens financiers.

    Saunier, Voilà les Américains, Nancy ; Paris : Berger-Levrault, [1917], 49,8 × 65 cm, 10Fi81

  • Dommages de guerre et reconstruction

    Le bilan de la guerre est désastreux sur le plan démographique et économique. Le conflit a détruit de grands espaces ruraux et industriels, qu'il faut désormais reconstruire.

    Par ailleurs, le recours à l'impôt, à l'emprunt et à la planche à billets a créé de graves perturbations de l'ordre financier et monétaire. Les belligérants se sont endettés, à l'exception des États-Unis, nouveau leadership monétaire.

    Sur le plan politique, le découpage de l'Europe et les dures exigences des traités de paix suscitera des frustrations chez les vaincus.

    D'un point de vue social et culturel, les français sont choqués de l'atrocité de la guerre (morts, mutilés, bombardements) et des nombreuses pénuries à l'arrière.

    Le rationnement et l'inflation entraînent le mécontentement des populations qui ont recours à la grève, en particulier en juin 1919 et en mai 1920, alors que l'économie de guerre se reconvertit en économie de paix.

    Le retour à la vie civile est difficile pour les « gueules cassées » qui souffrent de séquelles physiques et morales. La difficulté de retrouver un emploi s'ajoute au spectacle d'une société qui n'a pas attendu leur retour pour aller de l'avant.

    Firmin Bouisset (1859 – 1925), 5me Emprunt national, Paris, Imp. de Vaugirard, [1920], 119,5 × 79 cm, AD82, 10Fi92

  • Crédit national pour faciliter la réparation des dommages causés par la guerre

    Le bilan matériel de la guerre est lourd pour les belligérants et en particulier pour la France. Les zones de combats sont évidemment les plus touchées, en particulier le nord et l'est de la France, riches régions agricoles et industrielles qu'il faut reconstruire.

    Des régions dévastées

    L'illustrateur insiste sur les ravages matériels du conflit. Le lieu de cette scène de ruines n'est pas connu, mais pourrait être n'importe où dans la zone de combats.

    Le sentiment de désolation est accentué par l'absence d'habitant et la lumière rasante mettant en valeur les ruines.

    L'image se veut un témoignage des dommages matériels considérables résultant de quatre années d'une guerre industrielle.

     

    Les moyens de la reconstruction

    La remise en état des départements dévastés, le désobusage et la récupération des métaux et des vestiges de guerre sont des préoccupations immédiates onéreuses.

    Même si l'Allemagne doit payer, il faut trouver le moyen de financer la reconstruction par anticipation sur les réparations et leur versement.

    Le 10 octobre 1919, la loi officialise le Crédit national, qui émet des obligations pour financer le redressement des zones sinistrées. Le Crédit national est une société anonyme, d'un régime particulier, à la frontière entre établissement privé et sphère d'influence de l'État, qui nomme ses dirigeants

     

    Léon Constant-Duval, Crédit national pour faciliter la réparation des dommages causés par la guerre. Souscrivez pour hâter la renaissance des pays dévastés, Paris, Coquemer imp., [1919], 116,6 x 78,2 cm, AD82, 10Fi544

  • L'Emprunt de la paix

    L'État appelle la population à confier ses économies pour relever le pays, en attendant les réparations exigées par le Traité de Versailles. L'affiche appelle à un « retour à la normale ».

    Les conséquences démographiques

    Si la mobilisation de millions d'hommes a entraîné un premier déficit de la natalité, les pertes en ont provoqué un second, causant le phénomène des « classes creuses ».

    Dans cette affiche, s'affirme la politique nataliste d'après-guerre. En 1920, pour faire face à la dépopulation, la loi interdit la contraception et réprime fortement l'avortement.

    La mise en valeur, au premier plan, de la mère allaitant son enfant a un double objectif : relancer la natalité et diffuser un idéal féminin.

    La partition des sexes

    La division des sexes est appliquée ici, à la reproduction et à la reconstruction. L'homme et la femme ont retrouvé leur place traditionnelle : l'un travaille à la reconstruction des usines modernes et l'autre enfante et materne les enfants que l'on espère nombreux.

    Les femmes sont désormais écartées de la sphère de production où elles occupaient une place importante au cours de la guerre.

    Les valeurs traditionnelles se réaffirment, empêchant notamment la reconnaissance des droits politiques des femmes.

    Une vision idéalisée de l'après-guerre

    L'affiche promet un avenir où les valeurs de la famille et du travail sont retrouvées dans un monde en mutation.

    Le traitement stylistique rappelle le fauvisme, faisant de la guerre une parenthèse à oublier.

    Henri Lebasque (1865-1937), L'emprunt de la paix, Paris, L'Off-set, [1920], 114 × 80 cm, AD82, 10Fi75

  • La renaissance du pays – 1920

    Le traitement inédit de l'affiche illustre la modernisation de l'industrie française. L'affiche, enrichie de graphiques, promet une économie prospère. Cependant, il faudra plus de quinze années à la France pour se remettre de ses blessures.

    La modernisation de l'économie

    À la sortie de la guerre, la France exporte de nombreux produits fabriqués en grande série. L'industrie chimique, l'industrie textile, l'industrie métallurgique et l'industrie automobile connaissent alors une expansion sans précédent.

    La guerre constitue une étape déterminante dans le processus d'industrialisation.

    Le conflit a donné au taylorisme un élan décisif dans les usines d'armement. Les première chaînes de montage apparaissent chez Renault et Citroën. Ce dernier commercialise la première voiture produite en grande série, à la chaîne, entre juin 1919 et juillet 1921.

    Le travail est découpé en tâches simples confiées à un ouvrier spécialisé. La détérioration des conditions de travail, combinée à une baisse du pouvoir d'achat des ouvriers, fait monter l'insatisfaction parmi eux.

    Les grèves de mai 1920

    Le mécontentement augmente avec la hausse du chômage, dû au retour des millions de mobilisés et à la reconversion des usines de guerre. Cela aboutit à un premier mouvement de grève en 1919, en région parisienne, dans le secteur de la métallurgie, en particulier.

    Le graphique au centre de l'affiche explique la chute soudaine des exportation par la grève des cheminots qui secouent la France, en février-mars puis en mai 1920.

    La grève est rapidement brisée par le gouvernement Alexandre Millerand. La grève générale échoue et participe à l'éclatement du mouvement ouvrier français.

    Depuis l'armistice toutes les branches du commerce concourent à la renaissance du pays, Paris, Compagnie des graphiques, 1920, 76 × 55 cm, AD82, 10Fi546